vendredi 5 décembre 2014

Une histoire de Noël

Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'emballer mes premières commandes de bijoux trois grains qui seront remises en main propre demain. J'avais bien sûr prévu des boîtes élégantes et solides à la fois, m'étais procuré tout le matériel nécessaire. Mais le simple fait de préparer ces paquets m'a émue. Je vais vous raconter pourquoi.
Les paquets cadeaux de Noël, dans ma famille, c'est tout une histoire. Plusieurs cadeaux par enfant, quand il y a huit enfants, cela fait vite beaucoup autour du sapin. Les plus petits allaient se coucher le 24 décembre au soir après avoir déposé des petits gâteaux et un café sur le bord de la fenêtre. Ils s'efforçaient de ne pas se réveiller trop tôt afin de ne pas surprendre le Père Noël qui, s'il était vu, évitait de passer l'année suivante. J'ai appris depuis qu'il s'agissait d'une ruse pour faire accepter une nuit de sommeil raisonnable aux enfants trop impatients. Tant que j'ai fait partie de cette catégorie, j'ai attendu Noël avec délice.
Et quand, vers 12 ans, j'ai été considérée comme grande, j'ai aimé Noël davantage encore. Les grands avaient le droit, le devoir même, d'aider aux préparatifs, notamment à la mission de la nuit du 24. Une fois les "petits*" couchés, la grande table de la cuisine était débarrassée et soigneusement nettoyée. Puis on y posait tous les cadeaux à emballer ainsi que les munitions: rouleaux de papier cadeau achetés depuis l'été par Papa, bolduc, nœuds, ciseaux et rouleaux de scotch en nombre. Nous nous attelions à la tâche en prenant soin de varier les couleurs. La spécialité de Maman: les plis et les cheveux d'ange. La spécialité de Papa: l'emballage des grands paquets. Nous découvrions en souriant ce qui attendait les autres, appréciant la justesse et l'originalité des choix faits. Chacun devait détourner les yeux quand on en venait aux paquets qui lui étaient destinés.
J'ai aimé ces nuits d'emballage à la folie. Très tôt, j'ai commencé à faire des cadeaux à chaque membre de la famille. Souvent faits à la main, parfois chinés, toujours imaginés des mois à l'avance. Que de beaux moment passés à penser à l'autre! J'y vois une façon d'apprendre à le connaître un peu mieux en se demandant "de quoi a-t-il besoin? trouvera-t-il cela amusant? …"

C'est un peu de ces beaux moments que je retrouve en faisant mes paquets trois grains. Et je vous remercie pour cela.



* Plus personne n'accepte de se faire appeler comme ça aujourd'hui.

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